Regardez 6 premières minutes du film :
J’ai retrouvé une vidéo qui a été enregistrée il y a à peu près 6 ans..
Ça fait longtemps, décidément… J’ai une coupe de cheveux bizarre mais c’est vraiment moi !
Je me suis bien amusée en regardant ce petit film… La caméra semble trembler dans la main du caméraman, la prononciation de la prof – donc la mienne – est loin d’être parfaite. Et pourtant, je faisais de mon mieux car c’était l’un de tout premiers enregistrements…
Le cours commence par un voyage rituel en France, des chansons rituelles s’enchainent – au début le cours se passe alors sans imprévu même si je suis un peu intimidée (ou c’est juste moi qui le vois ?), les enfants sont un peu agités…
Et soudain… quand je sors les mascottes il s’avère que la brebis Sophie n’a plus d’oeil! Les enfants sont impressionnés et moi – je fais mine de rien. J’improvise et j’introduis aussitôt une structure que je n’avais pas du tout prévu de travailler : « Aie, j’ai mal à l’oeil ! »
C’est ainsi que – à la question rituelle « Bonjour, salut, comment ça va… » Sophie répond pour une fois : « Ca ne va pas, j’ai mal à l’oeil »…. Elle ne peut pas répondre autrement puisque tout le monde le voit, et les enfants ne sont pas dupes !
Je prends alors le chien Julien pour vérifer si tout va bien pour lui… Ouf, tout est à sa place ! Comme si rien ne s’est passé, je continue le cours. J’ai prévu de réviser la chanson « J’ai soif, je voudrais de l’eau » tout en mettant en place une petite activité plurisensorielle… Or, j’ai mis quelque part une bouteille de jus d’orange et je ne la retrouve plus… Je cherche par ci par là et je finis par… chanter sans cet accessoire pourtant soigneusement préparé.
A aucun moment je n’interromps le cours, tout se déroule comme si c’était prévu ainsi…
Les cours ne se passent pas toujours comme nous le souhaiterions. C’est même rare ! L’essentiel c’est de ne jamais rien laisser voir car ce n’est que nous qui le savons…et de retourner la situation à notre « profit ».
Prenons un exemple : que faire si nous avons oublié d’éteindre le portable et il sonne au milieu du cours ? Les enfants et les parents sont là et nous regardent fixement… Et bien, on n’a qu’à décrocher comme si de rien n’était et dire : « Anne ? Elle est là ! Antoine ? Il est là ! Non, Marie n’est pas là ! Oui, oui, ils sont tous très sages. Oui oui je leur dirai!” Entre-temps on éteint le téléphone et on explique aux enfants : „C’était le Père Noel! Il m’a demandé si vous étiez sages…”.
Un autre cas de figure : un enfant boude et nous tourne le dos. On peut s’énerver, on peut l’ignorer. Mais on peut aussi – et c’est ce que je vous recommande – profiter de la situation qui se présente. On va alors rejouer une situation similaire avec les mascottes : la Brebis Sophie se fâche et tourne le dos à Julien. Le Chien est triste… On chante avec les enfants en s’adressant à Sophie : „Sophie, Sophie, ne te fâche pas ! ». Et pour que les enfants mémorisent encore mieux la structure, on joue une scène où les élèves s’adressent à l’enfant qui boude et / ou aux autres, à tour de rôle : « Pierre/Benoit ne te fâche pas, s’il te plait. Viens jouer avec nous ! ». Voilà comment nous avons retourné un problème initial en notre faveur. Et surtout en faveur des enfants qui ont appris une structure utile sans stigmatiser le comportement de l’enfant à l’origine du petit couac.
Et vous, connaissez-vous de telles situations imprévues qui „perturbent” le cours? Comment vous débrouillez-vous avec ? Ecrivez-nous!
Agata Szumska-Sokołowska